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Quel avenir pour les automobilistes à Nanterre ?

Carte officielle de la ZFE de la Métropole du Grand Paris
Carte extraite du site web de la Zone à faibles émissions de la Métropole du Grand Paris.

Quel avenir pour les automobilistes à Nanterre ?

Bientôt, les voitures les plus polluantes seront bannies à Nanterre. Réjouissons-nous ! En effet, la commune fait partie de la Zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole du Grand Paris qui a déjà interdit les véhicules classés Crit’Air 4 et 5 depuis juin 2021.

Rappelons que cette classification attribue une vignette à tous les véhicules à moteur (pour les particuliers et les entreprises) en fonction du niveau de pollution atmosphérique : Crit’Air 1 correspond aux véhicules (moteur essence) les plus performants sur le plan énergétique et environnemental, tandis que le Crit’Air 5 désigne les plus polluants. Le Crit’Air 0 est réservé aux voitures électriques ou hybrides rechargeables. Ce dispositif prend en compte les quantités de carbone ou d’azote émises par les automobiles ou les camions. En juillet 2023, les véhicules Crit’Air 3 seront à leur tour interdits de circuler dans la commune, et à partir de janvier 2024, les véhicules Crit’Air 2 seront aussi bannis du territoire. Ces mesures sont positives pour les habitants car elles visent à améliorer la qualité de l’air et réduire les nuisances du trafic routier ; elles vont dans le bon sens pour agir en faveur du climat. Cependant, elles vont pénaliser les ménages les plus modestes qui n’ont pas les moyens financiers suffisants pour investir dans une nouvelle voiture. Comment fait-on pour tenir les objectifs annoncés ?

Il suffit de se promener dans les jolies rues de Nanterre pour constater le nombre très important de véhicules avec la vignette Crit’Air 2 ou 3 collée sur le pare-brise. Tous ces usagers pourront-ils acheter une voiture hybride ou électrique d’ici un an ou deux ? Dans la conjoncture actuelle, le pouvoir d’achat des ménages diminue, surtout pour les plus démunis, d’après les données publiées par l’INSEE. En effet, l’inflation ne cesse d’augmenter, surtout les prix de l’énergie et de l’alimentation. De plus, l’épargne perd de sa valeur, puisque l’argent placé à la banque sur un compte d’épargne rapporte de moins en moins aux ménages. Par exemple, le Livret A (ou le Livret de développement durable) a un rendement de 1,5 % par an, tandis que l’inflation est à 7 % sur un an ; ce qui signifie que le rendement de l’épargne est négatif. Dans ce contexte, il est difficile d’investir dans une nouvelle voiture lorsque le pouvoir d’achat baisse et que les perspectives s’assombrissent.

Bien sûr, il y a les aides versées par la Métropole ou par l’Etat pour acquérir un nouveau véhicule électrique. Ces subventions et primes (prime à la conversion, bonus écologique) peuvent être conséquentes et cumulables, mais elles varient selon le type de véhicule et les revenus du ménage. Ces financements sont importants mais insuffisants pour beaucoup de ménages : le prix d’un véhicule neuf est au-delà de 24 000 euros. Tandis que les voitures d’occasion sont vendues à des prix dépassant 15 000 euros, pour les modèles hybrides récents (moteur thermique et énergie électrique). Heureusement, les particuliers peuvent recourir au « microcrédit véhicules propres » réservé aux ménages très modestes (dont les revenus ne sont pas imposables). Mais l’accès à ce dispositif est trop restrictif : les ménages imposables ayant de faibles revenus en sont exclus. On sait bien que l’accès au crédit bancaire est difficile car les taux d’intérêt sont élevés depuis que la BCE mène une politique restrictive en Europe.

Aujourd’hui la priorité pour beaucoup de gens est de régler les factures les plus courantes et préserver son épargne de précaution, en cas de coup dur. Nous voulons donner davantage de délais aux propriétaires pour qu’ils puissent changer de véhicule, vu le contexte difficile et les prévisions annoncées pour les années à venir. Les échéances fixées pour 2023 et 2024 doivent être adaptées pour tenir compte de la réalité. En même temps, il faudrait développer davantage les transports en commun et les mobilités douces pour offrir des alternatives à la voiture. Crit’Air 1 c’est bien, mais cela émet des gaz polluant malgré tout. Ce message devrait être porté par la municipalité et nos élus, sans renier nos convictions écologistes !

Article publié début novembre 2022.

Pour plus d’informations sur ce sujet, consultez ce site :
https://www.zonefaiblesemissionsmetropolitaine.fr/

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