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Affiche de l'exposition devant l'entrée de l'IMA à Paris.

Qu’est-ce que la Palestine apporte au monde ?

La nouvelle exposition de l'IMA est à visiter en ce moment

Une exposition a ouvert ses portes à l’Institut du monde arabe (IMA) depuis le 31 mai. Elle invite à un questionnement renouvelé sur la création artistique en Palestine et à travers le monde. Elle permet ainsi de découvrir des œuvres originales et une créativité étonnante.

Un musée imaginaire de la Palestine

Intitulée « Ce que la Palestine apporte au monde », l’exposition impressionne par l’importance des installations qui se déploient dans plusieurs espaces. La première salle présente des œuvres offertes par des artistes pour un projet de « Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine ». Ce sont surtout des peintures, des sculptures, ainsi que des photographies, réalisées depuis les années 1960-1970. Les artistes proviennent d’horizons très divers, Europe occidentale, Machrek (Egypte, Syrie, Palestine), mais tous les continents sont représentés ! L’assemblage de ces œuvres est hétéroclite mais on observe des rapprochements surprenants. Par exemple, deux œuvres intitulées « Foule », peintes en 1984-1985 par un artiste français et un autre palestinien, mises côte à côte ; la comparaison interroge et stimule l’imagination.
On comprend que cette collection s’est constituée sur le temps long, grâce aux dons et aux donations ; la scénographie met en relief la diversité de ces œuvres. Certaines interpellent fortement, notamment les peintures de Hervé Télémaque (Haïti), Antonio Ségui (Argentine), Jef Aérosol (France), Hamed Abdalla (Egypte). L’espace est structuré par un questionnement universel : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Et où allons-nous ?
On saisit mieux le projet en apprenant que le commissaire de l’exposition est Elias Sanbar, assisté de Marion Slitine (anthropologue).

Le musée des nuages

Un espace au centre permet de découvrir le musée « Sahab » (nuages) fondé à Gaza en 2021 par un collectif de jeunes artistes, « Hawaf » (les marges). Une immense fresque est présentée, résultat d’une large collaboration. En effet, certaines œuvres ont été conçues grâce aux outils numériques et au « cloud » qui permet d’échanger entre cette enclave et l’Europe. Ainsi, une expérience immersive est proposée aux visiteurs munis de smartphone.

Des artistes d’avant-garde

Un autre espace au second sous-sol présente des œuvres en relation plus explicite avec la cause palestinienne. On est d’abord saisi par une sculpture récente de l’artiste palestinien Abdul Rahman Katanani, « Tornade ». Né au Liban, cet artiste a déjà exposé ses créations à Nanterre, dans l’espace d’art La Terrasse, et qui ont fait une très forte impression. Puis on découvre des installations d’artistes engagés, tels que Julio Le Parc (franco-argentin) et Jacques Cadet (une peinture acrylique sur toile de lin). La visite se déroule au son de la voix de Mahmoud Darwich récitant un poème, Eloge de l’ombre haute. En effet, une salle est réservée au poème déclamé en 1983 à Alger devant les membres du congrès de l’OLP.

Un programme riche de rencontres

Un autre espace expose des photographies de jeunes artistes sur la vie quotidienne dans les territoires palestiniens occupés. Il faut prévoir plusieurs heures pour visiter l’ensemble, l’IMA ayant mis le paquet pour faire de ces expositions un événement central. Ainsi, un riche programme de rencontres, de tables-rondes, des projections de films, des pièces de théâtre, accompagnent cet événement durant six mois depuis le 20 mai. De plus, un ouvrage collectif est paru en mars aux éditions du Seuil, dans la collection Araborama, avec des contributions de journalistes et de chercheurs, portant sur ce sujet.

Pour consulter le site web de l’IMA, cliquez sur ce lien.

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